Avec 137 mille abonnés à Mobiflouss, Tunisiana prouve encore une fois que le marché du mobile ne doit pas se limiter au simple transit de la voix ou du Data pour pouvoir se faire encore plus d’argent. C’est la conclusion qu’on peut tirer de ce chiffre révélé par Laith Mokaddem, Content and New Business Opportunities Manager, lors du Droid Day qui s’est déroulé samedi 20 avril dernier à l’INSAT.
Avec 137 mille abonnés à Mobiflouss, Tunisiana prouve encore une fois que le marché du mobile ne doit pas se limiter au simple transit de la voix ou du Data pour pouvoir se faire encore plus d’argent. C’est la conclusion qu’on peut tirer de ce chiffre révélé par Laith Mokaddem, Content and New Business Opportunities Manager, lors du Droid Day qui s’est déroulé samedi 20 avril dernier à l’INSAT.
«Un opérateur ne peut se substituer à une banque. Il n’a pas à le faire. Même chose pour la banque. Il y a eu des cas dans le monde où ces tentatives ont échoué. Il faut plutôt créer des synergies entre les deux métiers», a-t-il déclaré. «Prenons le cas de Mobiflouss. Chez Tunisiana, on maîtrise la partie téléphone. C’est notre corps du métier. C’est en étudiant le besoin de plusieurs de nos clients qu’on a pu établir avec la Poste tunisienne une interconnexion entre le numéro du mobile et la carte prépayée e-dinar. Nous étions nous même surpris du succès de ce service puisque nous avons comptabilisé plus de 30 mille utilisateurs en moins de 2 mois».
Un rapport gagnant-gagnant, donc. «Mais on ne peut parler de service prospère que si les deux parties se partagent les bénéfices, d’une façon équitable», fait remarquer M. Mokaddem en un clin d’œil à l’expérience m-Dinar avec la BIAT.
Etudiants aujourd’hui, futurs chefs d’entreprise demain
«Moi j’ai fait mes études supérieures à l’étranger. A mon premier jour à la fac, j’ai trouvé un petit box d’une banque à l’accueil des étudiants. Ceux qui n’avaient pas encore de compte, pouvaient l’ouvrir sur le champ».
Et pour cause : les étudiants sont, généralement, peu expérimentés. En se rapprochant d’eux et en leur proposant de l’assistance, ils ne verront plus dans cette banque une simple marque commerciale, mais plutôt une entreprise «amie». Il y a de fortes chances que ce rapport de confiance se maintienne jusqu’à la vie professionnelle.
Fidéliser le client à partir de la faculté
Or, ce sont réellement les professionnels qui sont considérés les meilleurs clients vu les revenus qu’ils génèrent. Une règle qui s’applique aussi chez les opérateurs téléphoniques. Même avec plus de 90% de clients en régime prépayé. Grâce à Mobiflouss, Tunisiana a réussi, donc, à éduquer une catégorie de ses clients, notamment les jeunes, à utiliser un service bancaire via le mobile. Il y a, donc, de fortes chances que ceux qui auront le pouvoir décisionnel dans une entreprise, choisissent la filiale de ooredoo (ex Qatar Telecom) pour leurs besoins en télécommunications. Faut-il encore rappeler que Tunisiana est devenu un opérateur global et qu’il vient de lancer ses services Cloud ?
Mais si d’aujourd’hui, le service Mobiflouss met en avant la Poste tunisienne, il est peu probable qu’un professionnel choisisse cette institution publique pour gérer les finances de sa société. Surtout avec la qualité de services qu’elle propose actuellement.
Les banques, trop exigeantes ?
«L’interopérabilité est une condition sine qua non pour la réussite d’un service monétaire sur mobile», explique le responsable Tunisiana. «Si le système Mobiflouss exclut dans son processus de développement des clients d’autres opérateurs, il sera difficile pour la Poste tunisienne de l’ouvrir à tous les Tunisiens. Quant aux banques, elles doivent se mettre d’accord sur un standard pour ce type de services. Car si elles continuent à exiger des options spécifiques pour s’ouvrir au mobile banking, ça sera techniquement ingérable pour les opérateurs téléphoniques».
Avec un marché mobile sursaturé en Tunisie, le vrai challenge pour un opérateur c’est d’inciter le client prépayé à consommer encore plus. Non pas par la vente de packs intégrant des smartphones (surtout en période de crise économique), mais plutôt en cherchant là où il y a la petite monnaie. Avec Mobiflouss, c’est le reste des sommes payées lors de l’inscription universitaire qu’on exploite. Avec la recharge Bilmilli, ce sont les millimes oubliés au fond du porte-monnaie qu’on dépense. Et si on fidélise le client avec ? Bingo !
Tunisiana l’a donc compris. Mais les banques et les concurrents… pas encore.
Welid Naffati
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