Des clients de Tunisie Telecom dans la zone de la Charguia ont subi, pendant une bonne partie de la journée du 9 avril, des arrêts de leurs lignes téléphoniques et de leurs connexions Internet. C’est la 2ème fois en moins de 3 semaines que cette zone subit le même phénomène. Le point commun de ces deux incidents ? Une section des câbles de cuivre de transport au niveau de l’autoroute de la Charguia.
Des clients de Tunisie Telecom dans la zone de la Charguia ont subi, pendant une bonne partie de la journée du 9 avril, des arrêts de leurs lignes téléphoniques et de leurs connexions Internet. C’est la 2ème fois en moins de 3 semaines que cette zone subit le même phénomène. Le point commun de ces deux incidents ? Une section des câbles de cuivre de transport au niveau de l’autoroute de la Charguia (lire notre article).
Les équipes techniques de l’opérateur historique se sont mobilisées le jour même pour rétablir ces liaisons d’autant plus que l’aéroport de Tunis-Carthage en a égalemnt subi les conséquences, notamment quelques lignes de la navigation aérienne et les services bancaires. La situation est revenue à la normale vers 16h… pour le moment.
Les individus qui ont accompli leur «exploit» dans la nuit du 8 au 9 avril, sont, en effet, loin d’être des voleurs classiques puisqu’aucun mètre de cuivre n’a été volé. Pis : sur le contour bétonné du couvercle de l’une des chambres, ces individus ont fait une ouverture juste à l’endroit où il y a la serrure. Ils ont, ainsi, pu la tourner manuellement pour pouvoir ouvrir le couvercle. Paradoxalement, le procédé a changé pour la chambre suivante : aucune cassure dans le béton laissant supposer qu’une clé de fortune a été utilisée pour l’ouverture de la serrure. Les techniciens se sont également étonnés de constater qu’une des goupilles a complètement disparu pendant que la deuxième était encore intacte.
«Nous allons collaborer avec les services de sécurité nationale pour qu’on mette un terme à ces actes», s’est exprimé Mokhtar Mnakri lors d’une visite d’inspection des lieux. Après avoir pris connaissance des dégâts, il s’est excusé au nom de Tunisie Telecom auprès du directeur des télécommunications de l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA), Lotfi Boumaiza, pour la gêne occasionnée.
Mokhtar Mnakri, PDG de Tunisie Telecom (à gauche), parle au représentant de l’OACA Lotfi Boumaiza (à droite)
Le PDG de TT a promis des actions concrètes contre les fournisseurs de câbles de cuivre ayant la notoriété de racheter le matériel volé de ces groupes organisés. Car jusque-là, Tunisie Telecom était habituée à de telles interventions en urgence. Mais cette fois-ci, c’est quasiment la première fois qu’elle fait face à une opération qui ne visait pas à voler ses câbles, mais plutôt à isoler des zones économiquement importantes, comme la Charguia.
Fini le vandalisme, on est bel et bien devant des actes de sabotage. Ils ne visent, peut-être pas directement l’opérateur historique, mais leur impact touche de plein fouet une partie du tissu économique national. On s’étonnera toutefois du timing de ces actions de sabotage. La première durant le weekend, le samedi 23 mars. Celle-là tombait juste à la veille d’une fête nationale, le mardi 9 avril. Coïncidence, ou est-ce un message que le ou les commanditaires de cet actes ont voulu adresser à Tunisie Telecom ?
«Il y a quelques mois, il y a eu le vol de plusieurs mètres de câble de cuivre qui relient le Centre National d’Informatique (CNI)», nous raconte un responsable TT. «Une patrouille de police a arrêté, juste à côté de l’endroit de coupure, un groupe de personnes soupçonnées d’avoir commis l’acte. Les câbles volés et le matériel utilisé étaient jetés par terre à quelques mètres. La police a fini par les relâcher en avançant l’argument qu’ils n’avaient pas de preuve à leur charge. Et on s’étonne encore pourquoi ces bandits continuent à travailler tranquillement ?»
Tunisie Telecom a accéléré depuis quelques mois le déploiement de la fibre optique pour substituer définitivement le cuivre et mettre, ainsi, un terme à tous ces actes de vandalisme qui font perdre à la branche fixe de TT des millions de dinars chaque année.
Welid Naffati
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